N’ayant encore jamais été en Allemagne de l’Est, je décide de partir trois jours à Leipzig pour visiter la ville et découvrir ce nouveau pan de la culture allemande.
Je saute dans le train à Stuttgart autour de 5h du matin, attrape de peu ma correspondance à Francfort car mon train avait du retard, et arrive à Leipzig à 10h30. Mon hôte couchsurfing m’attend sur le quai, et nous allons déposer mes affaires chez lui. Originaire de Leipzig, et âgé de 19 ans, il connaît la ville par coeur et est au courant de tous les projets visant à développer la ville.
Il me fait ainsi faire le tour de son immeuble, et m’explique que c’est une ancienne imprimerie – on peut encore en voir des traces dans la cave, où était stocké le papier, ou encore sur les murs où les architectes ont pris soin de laisser une partie des murs de l’époque. Il me raconte que de nombreuses imprimeries ont été transformées en immeubles, et je suis bluffée par le résultat. Les appartements sont très modernes et équipés de chauffage au sol !
Nous partons ensuite nous balader et il me raconte l’évolution de la ville depuis la Seconde Guerre mondiale, et me fait découvrir les lieux typiques.
L’université de Leipzig (qui était une Eglise avant la guerre, et a été réhabilitée en université!) :

L’ancienne mairie :

La nouvelle mairie, qui a des allures de château :

Une nouvelle Eglise, construite en 2013, et qui a fait couler beaucoup d’encre pour son style architectural :

Au cours de notre balade, mon hôte m’explique qu’il travaille pour une usine allemande qui imprime les billets d’euros – il n’y en a que deux en Allemagne, l’autre se trouvant à Munich. Au passage, j’apprends que la première lettre se trouvant sur nos billets signifie où ils ont été imprimé : « U » pour Chamalières en France, « W » pour Leipzig, « X » pour Munich », « V » pour Madrid… Vous pouvez regarder sur vos billets, ça se vérifie !
Le soir, je vais faire des courses à Konsum – le supermarché de la ville, qui est en partenariat avec Edeka – et cuisine pour mon hôte. Nous mangeons un mélange de cuisine népalaise, indienne et allemande, et le résultat est réussi !

Pour la première fois depuis mon arrivée en Allemagne, je regarde la télévision et nous tombons sur deux émissions drôles : « geniale daneben », où des humoristes sont invités et doivent deviner la signification d’un mot allemand difficile, envoyé par les internautes ; et « mord mit ansage », une pièce de théâtre improvisée où des comédiens doivent agir en fonction de ce qu’on leur dit dans l’oreillette.
Je découvre également les pubs allemandes, et je suis surprise de voir une pub pour les kiri avec les batonnets, mettant l’accent sur la nouveauté du produit, alors qu’il a bercé mon enfance il y a plus de 15 ans déjà…Mon hôte m’explique que ce produit est effectivement nouveau en Allemagne, et je suis interloquée.
Le lendemain, mon hôte doit se rendre à Berlin pour le travail – et oui, même un samedi !- et me laisse les clés de son appartement. Il m’a donné des conseils de visite, et je pars vadrouiller dans la ville.
Mon premier arrêt est la boulangerie « Kleinert bakerei » qui vend une spécialité de la ville : le Lerche.

Je suis surprise par le goût de ce dessert, qui ressemble énormément à notre frangipane !
Je continue ma route et fait de belles découvertes.
Un mur de street art, sur la liberté d’expression (« nous sommes le peuple », « liberté de la presse, « pas de violence », « élections libres »..) :
Une banque dorée :
L’Eglise où est enterré Bach :
La cour administrative suprême d’Allemagne – qui a récemment pris la décision de bannir les véhicules polluants des centres villes – un bâtiment qui a été construit en 7 ans à la fin du XIXe et qui a coûté 5,9 millions de Goldmark de l’époque :
La bibliothèque de l’université :
Une Eglise du XVIe siècle :
Je me balade également dans les magasins, de Pylônes aux supermarchés, et achète une boisson gazeuse qui ne se trouve qu’en Allemagne de l’Est : Vita Cola !
Je cherche un alcool typique de la ville dont mon hôte m’avait parlé, le Leipziger Allasch, mais ne le trouve pas. Tant pis…
Je suis surprise de voir autant de vélos dans la ville, un style de vie qui contrebalance clairement avec Suttgart où la voiture est reine.
Le lendemain, nous faisons des crêpes avec mon hôte. Il apprécie beaucoup ma recette, donnant un résultat bien plus léger que les Pfankuchen allemandes – des sortes de pancakes, difficiles à digérer.
Nous partons ensuite en direction du zoo de la ville, qui est l’un des plus anciens d’Europe (il a ouvert en 1878 !). Le zoo en expansion, et plusieurs zones sont fermées au public, mais en une après-midi nous avons tout juste le temps de voir ce qui est accessible. Lions, girafes, singes, ours, oiseaux…chaque partie du zoo est organisée par continent. Je trouve globalement que les animaux ont peu de place pour vivre dans ce zoo, et me demande ce que l’évolution va donner avec tous ces projets d’expansion.
Au zoo, nous prenons un encas et je découvre une spécialité allemande : le bratwurst, qui n’est autre qu’une saucisse grillée dans un petit pain. Un hot dog ? Non, non. Mon hôte est catégorique, c’est un bratwurst…
Le soir, pour clôturer mon séjour en Allemagne de l’Est, nous nous rendons au restaurant « sushi and nem » qui propose un tapis roulant avec de la nourriture asiatique en ILLIMITE pour 14€ seulement. 70 assiettes et une heure plus tard, nous n’avons plus faim – quoique, mon hôte m’avoue qu’il mangerait encore bien quelque chose.
Avant mon départ, mon hôte me fait découvrir des vidéos sur youtube avec l’accent « sächsisch » – de la Saxe, où se trouve Leipzig. Parodies en tout genre, reprises de chansons célèbres… les saxons savent rire d’eux mêmes.
A 22h30, il est l’heure de partir et mon hôte me raccompagne à la gare. Ce sera un train de nuit !
Et moi qui pensais pouvoir monter dans le train et dormir tranquillement, c’est raté :
1. Pour commencer, le train a du retard
2. Une fois dans le train, j’apprends que je me trouve dans la mauvaise partie et dois changer de wagon à l’arrêt suivant
3. Enfin bien installée, j’essaie d’incliner mon siège mais cela ne fonctionne pas. Qui plus est, la lumière restant allumée dans tous les wagons, c’est compliqué de s’endormir
4. Je tente ma chance dans le wagon bar, où l’on peut s’allonger sur la banquette
5. Le manque de confort et la lumière aveuglante m’empêchent toutefois de dormir, sans compter les contrôleurs qui décident de vérifier les billets à 3h du matin – alors qu’ils les avaient déjà contrôlé à 1h – et une passagère qui demande à chaque personne traversant notre wagon de mettre son portable en mode avion…
En n’ayant pas vraiment fermé l’oeil de la nuit, j’arrive à Stuttgart à 4h30 du matin, m’écroule dans mon lit et me réveille une heure plus tard pour aller au travail. La journée sera longue…
Malgré ces péripéties pour revenir, je ne regrette pas du tout mon voyage à Leipzig qui m’a permis de découvrir l’Allemagne de L’Est et de sympathiser avec mon hôte.
Nous allons rester en contact, c’est sûr !
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