Voyage de Bogotá à Medellín
Après trois jours dans la capitale colombienne, je décide de me rendre à Medellín, la deuxième plus grande ville du pays. Je trouve un billet d’avion très bon marché (25€, soit le prix du bus, auquel je rajoute une vingtaine d’euros pour ma valise en soute) et m’envole ainsi avec vivacolombia. Aller à l’aéroport de Bogotá est une aventure en soi, puisque je dois prendre un bus pour m’y rendre sans comprendre lequel y mène. J’attends de longues minutes à l’arrêt, me fait comprendre avec mes bases bancales d’espagnol (« donde es para ir….aeropuerto ? ») et me fait aider par des locaux qui observent les bus défiler avec moi. Un colombien a une révélation et crie « es rojo!!! » (il est rouge !!!). Sitôt le bus en vue, je les remercie et saute dedans. 30 minutes plus tard, j’arrive à l’aéroport.
Je me débrouille pour trouver la compagnie et déposer mon bagage – il y a facilement trente minutes d’attente, je saurai pour la prochaine fois qu’il faut arriver bien en avance – puis je passe la sécurité et m’installe dans la zone d’embarquement. Ne comprenant pas trop ce qui se passe lorsque l’embarquement commence et que les hôtesses appellent différent groupes – rien n’est traduit en anglais – j’attends un peu, me mélange à un groupe et embarque.
Vivacolombia est une compagnie low-cost et je trouve les sièges plus confortables que ceux de Ryanair en Europe. Le vol est éclair, et je passe à peine 30 minutes dans les airs. 30 minutes au cours desquelles mes voisines, deux colombiennes de 10 ans tout au plus, prennent plus de selfies que j’en ai probablement sur mon téléphone. Soit c’est la première fois qu’elles prennent un avion – ce qui est possible vu leur degré d’excitation – soit c’est le signe que la nouvelle génération est très accro aux réseaux sociaux. Un peu des deux sûrement.
J’arrive à 19h heure locale, ignore les taxis et prends un bus menant au centre-ville. Le bus n’est pas bien grand et on s’y sent à l’étroit, mais je parviens à trouver une place près de la fenêtre ce qui me permet de respirer l’air extérieur.
Bien sûr il n’y a pas de ceinture, ce à quoi je commence à m’habituer – ou plutôt me réhabituer, puisque c’était monnaie courante au Népal. Moins d’une heure plus tard, je retrouve mon hôte qui m’attend à l’arrêt et vient juste d’arriver. Bon timing !
Medellín
Mon hôte est un colombien de 23 ans, étudiant en physique et dont le rêve est de transformer la ville pour que tous les véhicules tournent à l’hydrogène – la ville a déjà pris l’engagement de passer à l’électrique d’ici 2030. Il tient en parallèle une petite boutique qui lui permet d’arrondir ses fins de mois, et qu’il ouvre la moitié de la semaine. Il me parle de ses projets, et j’ai l’occasion de visiter le laboratoire de son université où je retrouve des ordinateurs avec Windows 98 et des disquettes. Cela faisait des lustres !
Il me fait visiter son quartier puis Medellín, et je découvre une ville aux transports en commun moderne – le réseau est doté de tramways et métros, ce qui en fait l’une des villes les mieux connectées d’Amérique latine. Globalement la ville fait très occidentale, la seule chose manquante étant un centre-ville historique.
La vue depuis son appartement :Nous nous rendons dans le jardin botanique – où je rencontre de nombreux iguanes se baladant tranquillement dans l’herbe – puis grimpons en haut de la colline Cerro, depuis laquelle on peut observer une vue à 380 degrés sur la ville.
Le jardin botanique :
La vue depuis le mont Cerro :
Là-haut, nous tombons par hasard sur des indigènes en train de suivre un cours pour apprendre à lire l’heure solaire. Nous ne comprenons pas un mot – ils parlent une langue différente de l’espagnol – mais la formation a l’air passionnante !
La nourriture
Mon hôte me fait découvrir de nombreuses spécialités au cours de mon séjour.
A commencer par les arepas, des galettes de maïs généralement servies avec du fromage :
Les salchipadas, qui me rappellent l’Allemagne (la publicité rend mieux que ma portion qui avait beaucoup, beaucoup de sauce) :
Le petit déjeuner traditionnel à base d’arepas :
La sécurité
Je me suis baladée seule dans Medellin une après-midi, restant principalement dans les quartiers touristiques. J’avais vu sur la carte que le logement de mon hôte se trouvait non loin de là, donc je me suis mise en tête de rentrer à pied. Alors que je n’étais plus qu’à vingt minutes, je commence à réaliser que je me rapproche d’un quartier très pauvre, voyant des personnes travaillant mains nues sur des tas de ferrailles. J’hésite à traverser la rue, puis vois d’autres personnes marcher sans problème alors je me dis que je peux aussi passer par-là. Grosse erreur ! Un premier homme me remarque et commence à attraper mon sac, et au moment où je réussis à m’en défaire, une deuxième cherche aussi à l’attraper. Je sens peu à peu que tous les autres commencent à se rapprocher et suis mon instinct : je me débats, traverse en courant les deux routes en évitant de justesse motos et voitures, et continue ma course jusqu’à l’arrêt de bus le plus proche – heureusement sécurisé par des barrières. Je me retourne deux fois, et personne ne m’a suivi. Plus de peur que de mal, donc, et une chose à retenir pour la suite : se renseigner sur les quartiers avant de visiter une ville…Après recherche, j’apprends que ce quartier – El centro – est le quartier de la ville avec le plus haut taux de criminalité. On est bien loin de l’époque des narcotrafiquants, et la criminalité n’est pas si élevée que cela en comparaison avec une ville comme Baltimore (ou même Détroit) et ne fait plus partie des 50 villes les plus dangereuses du monde depuis quelques années – mais mieux vaut être prudent !
BILAN : approfondissement de la culture colombienne et découverte de la deuxième ville du pays, avec une petite frayeur.
Et + 1 pour les octogénaires qui lavent les voitures aux feux rouges en t-shirt abîmé et pantalon décousu. On est bien loin des clichés des films américains avec des filles en maillot de bain !